Je vis parce que je crée

Alexandra Otieva est l'un des artistes qui sont ouverts au spectateur dans chaque œuvre avec une nouvelle face. Et c’est grâce à l’affilage des compétences de la manière artistique autrefois choisie. Pour Alexandra c’est l’aquarelle sur papier humide. L’artiste de Nice a maîtrisé une technique compliquée pendant pluseurs années pour incarner n’importe quelle conception d’une manière libre et artistique, mais en même temps, à un haut niveau professionnel. L’année 2014 était exceptionnelle: le premier album d'art «Aquarelles d’Alexandra Otieva», la rétrospective performante, et à la suite – de grands projets d’avenir. Aujourd’hui Alexandra nous raconte sur ses projets et ses nouvelles œuvres.

Alexandra, l’été dernier vous avez invité les spectateurs à une grande rétrospective qui comprenait des aquarelles de différentes années. Mais à cette exposition-là vous vous êtes présentée non seulement comme artiste mais aussi comme designer. Textile, vaisselle, d’autres directions de votre art. Ces derniers temps, les nouvelles idées sont-elles apparues?

En août de l’année dernière a eu lieu mon exposition où étaient exposées 70 peintures de différentes périodes de l'art, y compris les plus anciennes. J'ai accueilli les invités dans une robe faite d’après mon croquis avec un imprimé de la reproduction de la peinture présentée à l'exposition. C’etait spectaculaire. De plus, la même aquarelle a été placée sur la couverture de l’album d’art paru avant l’exposition. Mes invités se sont souvenus de la robe avec des pivoines, ils m’attendent à toutes les manifestations dans un nouveau costume avec des imprimés de nouvelles œuvres, et ils même l’indiquent dans les invitations. Maintenant, nous sommes en train de créer de nouveaux modèles que vous pourrez voir en été 2015. Depuis l'année dernière, je m’occupe activement de la production des foulards en soie de la série limitée d’après certains sujets de mes peintures. La présentation officielle est prévue pour cet été. Et un autre projet qui est en développement c’est la production de la porcelaine personnelle avec des reproductions de mes œuvres. La première série sera présentée cette année sous la forme d'un service à thé.

Le résultat de l’année dernière n’est pas seulement l’exposition, mais aussi de nouvelles œuvres. Parlez-nous en.

Cette période était très intense et émotionnelle. La préparation et le déroulement du vernissage, et la publication du livre ont été un défi difficile pour moi. J’ai travaillé pour la première fois en tant que rédacteur de l’album, dont j’étais l’auteur, et en tant que manager qui devait s’occuper de la traduction, de contacter avec le designer et la maison d'édition. En automne avant de créer de nouvelles œuvres, je suis allée voyager pour reprendre de l’inspiration. Il y a eu des rencontres et des communications intéressantes, des voyages inoubliables, qui sont apparus plus tard dans une série de paysages pittoresques. Au début de 2015 il y avait la suite de cette série. L'exposition a présenté des natures mortes, des paysages, des peintures avec des histoires fantastiques. J’ai recommencé à me préparer à une exposition, et peut être, elle sera didée à un seule genre – le paysage. Les vues de la Toscane m’ont toujours attiré. Ses tons romantiques, pastels. Je vois la nature et ensuite c’est l’imagination qui commence à travailler, et créé par la nature se transforme en une idée créative. Mes anciennes œuvres sont principalement pastels, transparentes, tendres, légèrement mélancoliques. Quant aux paysages de dernières années, ils sont plus expressifs, ils se distinguent par une couleur forte et des contrastes, ils sont plus grands et plus émotionnels.

Alexandra, il y a quelques années, vous êtes venue de Russie, et ce fut probablement une étape difficile. La vie et l’œuvre en Europe démontre que toutes les difficultés sont surmontées. Quelles difficultés rencontrez-vous aujourd’hui?

La situation économique et politique actuelle dans le monde est sans aucun doute difficile. Malheureusement, l'art et son intérêt sont directement liés à ces facteurs et en dépendent. Une œuvre d'art n'est pas une chose indispensable pour une personne. C'est une question assez délicate, les gens achètent des tableaux sous l'influence de certains sentiments ou souvenirs. Ils veulent posséder une œuvre d'art et prendre du plaisir esthétique. Mais c’est difficile, voire impossible, lorsque l’esprit des gens est occupé d’autres problèmes. J'entends souvent "ce n'est pas le bon moment", en particulier des galeristes. Mais je crois que grâce à l'art, nous ne serons pas complètement enfoncés dans les problèmes de routine, et nous resterons capables de percevoir le monde environnant dans toute sa diversité et de l'apprécier. La deuxième diffuculté à laquelle les artistes sont confrontés est la situation économique du milieu artistique. Au lieu d’organiser des expositions et de vendre des peintures les galeries essaient de survivre grâce au loyer des locaux aux artistes. «Nous sommes heureux d’exposer vos œuvres mais ça coûtera une telle somme pour 2 jours, 2 semaines, etc.». Les prix sont assez élevés, ce qui met les artistes dans une situation difficile, car il n'y a pas de garantie de vente. Nous sommes obligés de chercher de nouveaux moyens pour survivre.

Souvent, le marché de l'art contemporain nie les formes traditionnelles de l’art, y compris l'aquarelle classique. Mais vous y êtes fidèle, pourquoi?

Oui, je suis d’accord avec vous, l’aquarelle était tojours sous-estimée, malgré ce qu’elle soit l’une des techniques les plus compliquées et délicates. Le marché de l'art contemporain est ciblé sur l’abstraction et les formes mal comprises. Bien que pour les gens, à mon avis, la peinture qui éveille les émotions soit plus proche.

Je découvre que certaines galeries bénissent ma technique, elles savent qu'elles pourront vendre mes tableaux, mais ne les prennent pas par principe, ce n'est pas notre spécialité, nous représentons l'art moderne. J’entends souvent des plaines des amateurs d'art que les expositions contemporaines ou les galeries proposent un art mal compris, qui doit être interprété par un commissaire d'exposition. Je ne discute pas, il existe une mode, des préférences. Mais je continue à travailler dans mon technique, parce que je sais que la mode est passagère, et un vrai art ne se démode jamais. En outre j’ai pris la décision de peindre à l’aquarelle à l’école et j’y reste fidèle. Selon moi, l’école russe de l’aquarelle est la plus forte. Je voulais toujours garder cette technique pour les générations à venir, ne pas la laisser se perdre et s'oublier dans le monde de l'art moderne.

En Russie, on voit aujourd'hui un intérêt croissant pour l'aquarelle. Il y a un festival d'aquarelle à Kurgan, des spectacles en plein air ont lieu dans le cadre de l'exposition. Et qu’est-ce qui se passe en Europe?

Je suis très contente qu’en Russie l'intérêt pour l'aquarelle devienne évident. Les artistes européens utilisant cette technique peignent plus avec un crayon de cire sur toile sèche, ils font de petites esquisses au pastel. Néanmoins, il y a des salons et des festivals. Je sais qu’en Belgique l’intérêt enver l’aquarelle est assez important, ils organisent des concours internationaux. Ça donne l’espoir que la technique, utilisée par William Turner, se développe.

Je vous souhaite du succès!

Interview a été rédigée par Olga ZOTOVA
«Monaco», septembre 2014