Jardin d'Éden où les rivières de l’art d’Alexandra Otieva prennent ses sources?

Alexandra Otieva appartient aux artistes qui ne cessent pas d'expérimenter, révélant de nouvelles caractéristiques du "moi" créatif, montrant une fantaisie inépuisable. En même temps, elle est un exemple formidable de personnalité self made, suivant avec confiance le chemin de la créativité, montrant d'excellentes qualités commerciales. Les expositions régulières, les nouvelles conceptions éditoriales, la création de la collection des foulards originaux – il y a tant de choses, que vous vous demandez comment une belle femme fragile arrive à s’en occuper ? Demandons à Alexandra ses recettes du succès et ses projets futurs.  

Alexandra, vous êtes déjà bien connue pour vos aquarelles incroyables. Les séries de paysages, de natures mortes, d’essquisses d’auteur restent gravées dans nos mémoires pour longtemps. Mais vous préférez créer des foulards originaux. Quelle est la raison d'un tel passage d'un type d’œuvre à un autre?

Il est vrai, ça fait plus de 15 ans que j’utilise la technique de l’aquarelle sur papier humide – une des techniques les plus compliquées où les peintures s’appliquent par l’artiste sur une feuille humide en une séance. L'intuition est importante, une certaine prévision du résultat, car même un artiste expérimenté ne peut pas toujours prédire le résultat final. Il est très important de savoir peindre à l’aquarelle.

Pendant des années, j'ai perfectionné le savoir-faire tout en écoutant la voix intérieure dans le choix des thèmes, dans la vision du monde. J'étais inspirée par les voyages qui ont donné une matière abondante, la floraison de différentes plantes et fleurs, étant l       a source inépuisable d'idées et le jeux de couleurs - du rose tendre au violet profond combiné avec le jaune, le rouge et le bleu. Ce n’est pas par hasard que l’une de mes séries les plus constructives dans mon œuvre est les natures mortes florales.

La tentative d'utiliser un motif floral comme un imprimé sur le tissu était inattendue. Préparant l’exposition personnelle en 2014, j'ai utilisé un des mes tableaux « Floraison des pivoines » comme motif pour le tissu de la robe, qui a été spécialement cousue pour la cérémonie d'ouverture de l'exposition. A mon avis c’était harmonique ... et prometteur, parce qu’aujourd’hui les cadres de la créativité s’étendent grâce à la synthèse de formes artistiques, à ce que je pense. L'idée peut être générale et les formes d'implémentation sont différentes en fonction de l'imagination de l'artiste. Ainsi, le travail original est devenu le point de départ d'une œuvre décorative.  Mais je vais vous dévoiler un secret. Il n'y a pas si longtemps, ma vie a radicalement changé: je suis devenue mère et, avec l'apparition du bébé, toute la vie de la famille a été réorganisée. Aujourd'hui, les priorités sont différentes - l'enfant est devenu le centre de notre Univers. En un sens, il est devenu l'organisateur de mon travail.

Je m’occupe moi-même de mon fils sans nurse, et tandis que l’enfant ne va pas à la crèche, je combine mon travail avec le soin de l'enfant, ce qui n'est pas toujours facile. Maintenant, je suis limitée par le cadre temporaire et je ne peux pas peindre des tableaux, comme avant, pendant plusieurs heures d'affilée, restée seule dans l'atelier. Peut-être, c’est ce qui m’a motivé à réaliser mon rêve de longue date et à créer des foulards en soie. Il est possible de penser, de créer un design et une conception à tout moment, d’interrompre et de revenir au projet, de retravailler et d’améliorer pour obtenir le résultat souhaité, ce que vous ne pouvez pas vous permettre lors de l’écriture une aquarelle sur papier humide quand vous ne pouvez pas interrompre le travail sans le terminer. J'ai compris depuis longtemps que je ne peux pas vivre sans créer quelque chose. Grâce à la possibilité de travailler sur une collection de foulards, je ne me sens pas déçue en cas d'impossibilité de peindre pour le moment. La créativité, la possibilité de mettre en œuvre mon inspiration sont très importantes pour moi et je ne pourrais pas m'en passer. Maintenant je suis contente...

Racontez plus détaillé sur les foulards. Après tout, contrairement aux travaux de chevalet, les objets du caractère décoratif et appliqué sont dotés d'une fonction utilitaire. Dans quelle mesure est-il possible de laisser sur un foulard la conception artistique sous-jacent à l'aquarelle?

Dans le design d'un de mes nouveaux foulards, j'ai utilisé une approche conceptuelle: du naturel à l’artificiel créé par le talent du bijoutier. Au centre, la feuille graphique « Grenade », dont les grains regorgent d'humidité tonifiante, sont saturés de couleur et de vie et le bord est encadré par un fantasme de bijoux avec une pierre de grenat utilisée dans les produits de la célèbre maison italienne préférée Bulgary.

Pour moi, une grenade est un symbole de la vie éternelle! De nombreux grains rouges, assemblés en un tout, sont associés à la diversité de l’Univers. Regardant le grenat quelqu'un sentira l'énergie, et l’autre - la passion. En regardant une grenade, il y a des associations différentes: avec l'Arménie ou la Géorgie, j'ai personnellement des images des œuvres de Tonino Guerra et de Sergei Paradjanov. Le premier, j'étais heureuse de le rencontrer quand j’habitais dans sa maison en Italie. Vraiment, inspiration et diligence inépuisables ! Il travaillait tous les jours du matin au soir. Ses films, dessins, poèmes, son attitude rare envers la vie, son humour, sa capacité à se faire des amis - tout cela se fusionnait en une seule grande planète appelée Guerra, et touver à côté d’elle était incroyablement captivant et honorable...

J’ai déjà fini le travail sur un nouveau foulard en cachemire « Vacances italiennes, ou Voyage en Toscane ». C’est la première chose de la série en cachemire. Comme je l'ai dit, je puise l'inspiration de mes voyages. Deux tableaux, qui ont servi de base aux foulards, sont nés sous l’impression des voyages. Je voulais « faire des bêtises », repenser la peinture, faire un foulard-association des émotions sous le nom l'Italie, la Toscane, le soleil, les champs, les arbres typiques ... et aussi les voitures rétro de Fiat et - enfin, vous n'y couperez pas, - les motocycles Vespa de toutes les couleurs et nuances. Ça c’est un voyage-association des promenades en Italie. Comme chez Fellini...

Ensuite, c’était le foulard «Côte d'Azur » consacré au musée Villa Ef-Russi de Rothschild et ses jardins, c'est là que le 6-7 mai je présenterai ce foulard et mes œuvres à la Fête des roses et des plantes sur le Cap Saint-Jean-Cap-Ferrat. Pour cet événement j’ai écrit quelques peintures. Maintenant, je travaille sur un foulard « Jardin d'Éden » de la collection d'automne. Et si la conception du premier est claire, alors le second était pour moi un message. Le jardin d'Eden nous envoie à une histoire biblique. La Genèse dit : « D'Eden est sorti une rivière pour l'irrigation du Paradis et ensuite elle s’est divisée en quatre rivières... ». Le jardin d'Eden est le symbole du commencement, le point à partir duquel tout commence - et la vie des personnes terrestres, et la voie artistique, parfois tortue et pénible. Géographiquement ces deux histoires sont en quelque manière liées: la Côte d’Azur se trouve dans la même région, en Méditerranée, où, selon l’une des versions ésotériques, se trouve le jardin d’Eden.

Aujourd'hui votre activité est étroitement liée au travail du manager.  Parfois, c'est dangereux pour l’œuvre. Comment rester une personne créative ? Comment se nourrir?  

             Se nourrir dans la même œuvre : pour présenter ses travaux au public exigeant et averti, il faut créer des choses intéressantes. Et il est impossible de se passer de la recherche créative. Mais mon calendrier d’expositions est vraiment chargé. Cette année au début du mars il a eu lieu l’exposition personnelle Comité national monégasque de l'Association internationale pour l'art de l'UNESCO où à part des œuvres de peinture j’ai présenté la collection de foulards « Voyage dans un rêve ».

             Le 6-7 mai je vais présenter quelques œuvres au musée Villa Ef-Russi de Rothschild à la Fête des roses et des plantes sur le Cap Saint-Jean-Cap-Ferrat.

Le 16-18 mai je prends part  à la Fashion Week en Italie sur l'île d'Ischia.

Le 10-11 juin il y aura une exposition de mes œuvres de la série « Fleurs » lors du 50ème concours international des bouquets organisé par le Garden Club Monaco au Chapiteau de l'espace Fontvieille.

Le 24 juin, il y aura mon exposition personnelle qui durera un mois dans la ville de Villefranche-sur-Mer, ce qui est d'ailleurs associé aux Russes - c'est ici en 1856 que l'impératrice Alexandra Fyodorovna, veuve, a ouvert une sortie vers la mer Méditerranée à la flotte russe, puis a sponsorisé le premier chemin de fer entre Nice et Villefranche. C'est l'une des plus belles baies qui m'inspire. Après la naissance de mon fils, j'ai déménagé à cette ville. La mairie a sélectionné mes œuvres parmi d'autres artistes et elle a proposé d’organiser une exposition personnelle.

En juin, mes foulards participeront à l’exposition «Art Textile» dans la ville de Vladivostok, où les maîtres japonais et d’autres pays d’Asie présenteront leurs œuvres.

Cette année en août, il y aura l’exposition de peintures lors du Festival de la culture russe à Cannes. C’est un événement annuel important, qui devrait être sérieusement préparé. J'espère que tout sera intéressant.

Il y aura encore une de mes expositions lors du festival musical annuel "Les yeux noirs" en Italie, à Montecatini-Terme. Bref, l'année sera vraiment chargée. Il y a déjà le premier résultat: récemment mon tableau "Floraison des pivoines" a reçu le prix "Fine Arts Award" lors de l'exposition Monaco-Japon à Monaco. C’était symbolique parce que mon premier foulard « Tendresse » de la collection « Eté 2017 » est fait à la base de ce tableau-là. Je présenterai le foulard à l'exposition en juin. Il y aura une autre surprise associée à ce tableau, mais ... il est mieux de venir et voir.

Et quant aux sources de l’œuvre...

Il faut tout simplement se sentir heureuse de son travail. Dans ma jeunesse, j'ai réalisé mon rêve et j'ai commencé à créer. Aujourd'hui je suis mère et femme heureuse. Mais l’ œuvre est toujours importante pour moi. Dans le futur, le fils grandira, il aura sa propre vie et je pourrai me plonger dans ce que j'aime vraiment, l'art.

J'ai le plaisir de vous inviter à une exposition personnelle à Wil-Fransch-sur-Mer du 24 juin au 23 juillet, où vous pourrez voir non seulement les œuvres de différentes années, mais aussi faire connaissance avec ma collection de foulards en vogue.

« Voyage dans un rêve » est pour les femmes qui apprécient le chic, l'élégance du style et l'originalité de l'image. Chaque foulard est produit en série limitée. Les possesseurs des foulards achètent non seulement un accessoire fonctionnel à la mode et luxueux qui souligne l’individualité du style, mais une véritable œuvre d’art.