АRT – Personne du mois

Alexandra Otieva est née dans une ville située au bord d’un grand fleuve le plus pittoresque de la Russie – le fleuve Volga, à Saratov. A ses 35 ans, elle a su se montrer comme un artiste d'expérience peignant des tableaux de manière sensuelle. Après avoir passé sa jeunesse dans les ateliers des aquarellistes de l’union des artistes, elle était le plus jeune artiste aux expositions collectives. La période de création dure plus de 15 ans, pendant ce temps-là ses tableaux ont été exposés et sont exposés dans différentes galeries en Russie et en France. Son portfolio compte plus de 200 œuvres. Certaines œuvres ont occupé une place majeure dans les collections privées de Saint-Pétersbourg, Moscou, Saratov, Londres, Nice, Paris, Boston, Montreux et Genève, et en Espagne aussi.   

Vous avez dit plusieurs fois que vous êtes passionnée de la peinture depuis l’enfance. Vous souvenez-vous du moment où vous vous êtes intéressée à la peinture et vous avez compris que vous souhaitez y associer votre vie ?

Dès que mes parents m'ont donné des crayons de couleur, le dessin est devenu mon passe-temps préféré. Ma mère dit que dans la plus tendre enfance j’ai dessiné des images inversées, et puis tout s'est mis en place. D'habitude on se souvient rarement de quelque chose dans tel jeune âge, mais j’ai dans ma mémoire les images que j’ai dessiné.

Je ne peux pas dire exactement quand, mais je crois à l’âge un peu plus conscient, à l’école maternelle, je savais déjà que je voulais devenir artiste et dessiner pour que mes tableaux puissent être encadrés et accrochés aux murs. Mon premier professeur de dessin était mon père qui faisait professionnellement du métal repoussé, et il était le critique le plus sévère de mes œuvres.

Pourquoi avez-vous choisi l’aquarelle et pas le graphique ?

J’ai toujours peint à l'aquarelle, elle m'a attiré par sa transparence et ses effets, qu’on peut obtenir. J’y reste fidèle jusqu'à présent. L’aquarelle a toujours été sous-estimée par comparaison, par exemple, avec les œuvres à l’huile, bien que la technique de l'aquarelle sur papier humide soit considérée comme l'une des plus compliquées et donne une palette illimitée pour s’exprimer.

Dans une interview, vous avez dit que les toiles des impressionnistes vous ont toujours inspiré. Avez-vous des artistes préférés d'autres époques ? Lesqeuls et pourquoi ?

Les impressionnistes étaient toujours mes artistes préférés. La manière de peindre, l’application particulière des peintures lors de la création de l’air et de l’espace, comme sur les toiles de Monet, de Sisley, l’expression de l’élément comme chez Turner, le romantisme comme chez Degas et la combinaison de couleurs comme chez Renoir. Leurs toiles font trembler mon âme et ils sont très familiers pour moi.

Je visite beaucoup de musées, je m’intéresse et je veille de differents courants dans l’art, mais chacun a ses propres préférences. Je visite avec plaisir les expositions de Chagall. Ses tableaux sont remplis de l’énergétique spécifique ! Je me plonge dans l’univers surréaliste de Dali, ce qui donne à l’imagination un tour. Chaque artiste est tellement individuel et intéressant à sa manière ! Il est difficile de donner quelques noms et de ne pas offenser sans mentionner les autres.

Plusieurs amateurs d'art parfois ne comprennent pas le rapport qualité-prix. Racontez, s’il vous plaît, quelle est la valeur de vos toiles, à votre avis ?

Le rapport qualité-prix est un sujet controversé, parce qu’il dépend de plusieurs facteurs : nom de l’artiste, cotation aux enchères, caractère particulier des œuvres, technique, demande, etc. J’habite et je travaille en Europe, j’utilise la technique de l’aquarelle sur papier humide, ce qui est rare en Europe à cause de sa complexité.

Ce qui diffère mes œuvres ?

Je peins sur les formats différents, y compris les œuvres d’une grande taille (par exemple, la peinture Pavots de 2013 a une taille de 67 sur 102 cm et dans le cadre cette peinture mesure 1 m sur 1,5 m), ce qui est rare pour cette technique. Utilisant langage professionnel de l’artiste, il est très difficile « d'étirer » l’œuvre sur de grands formats, parce que le papier sèche vite.

Partout dans le monde, quand vous mentionné l'aquarelle, ça fait une personne penser aux  images de petites peintures aux tons pastels. Regardant mes œuvres, vous verrez beaucoup d’expression, de couleur. J’ai mon propre style, ce qui fait mes œuvres reconnaissables.

Avec la popularité ascendante de l'auteur, les œuvres deviennent plus prêcieuses.

Parmi vos toiles y a-t-il une oeuvre avec l’histoire de la création particulièrement intéressante?

Toutes les œuvres sont inspirées des impressions des voyages, de la nature, des gens.

Il existe, peut être, une qui mûrissait longtemps dans ma tête. C’est la peinture «Samovar ». Après avoir déménagé en Europe, comme tous les émigrés, j’ai éprouvé de la nostalgie de la Russie. Pendant longtemps je voulais peindre un samovar. Mais pas le peindre tout simplement, je voudrais transmettre la confusion des émotions qui régnait dans mon âme. J’ai ruminé cette idée pendant deux années ! Ayant déjà désespérée, je l'ai vu tout à coup (samovar), dans une image légèrement abstraite avec un reflet de dômes des églises russes. Après l’avoir transposé sur le papier, ça me résonnait dans la tête: " C'est ça la Russie ».

Quelle est la particularité de la technique que vous utilisez?

L’aquarelle sur papier humide – c’est une technique consistant à mouiller abondamment la feuille avec de l'eau des deux côtés et à appliquer la peinture en une seule séance. Elle reflète mon désir envers le dynamisme d’une touche, les effets de couleur, la transparence particulière et la fluidité de l’imagé. La maîtrise de la technique demande du temps et de l'attention de l'artiste, qui doit savoir exactement le degré d'abreuvage du papier de l’eau (l'aquarelle est déjà une peinture soluble dans l'eau) afin d'obtenir l'effet souhaité. Il est impossible de corriger une erreur dans ce type de peinture.

Combien de temps il vous faut pour créer une toile ?

En moyenne 4-5 heures du travail continu. Il faut se plonger complètement dans le processus de création. Il faut avoir beaucoup de patience et d'inspiration. Chaque fois comme pour la première – c’est un challenge avec soi-même.

Vos œuvres, de quel spectateur ont-ils besoin ?  Et qui achète vos œuvres le plus souvent : les Russes ou les étrangers ?

Je reformulerais votre question. Quels spectateurs ont-ils besoin de mes œuvres ? Je me rappelle bien, les premières œuvres que j’ai vendu, les gens ont acheté parce que les peintures ont évoqué des sentiments particuliers, des souvenirs ou des émotions. Je suis heureuse que mes peintures peuvent évoquer quelque chose de pareil. Mon public sont les gens avec la perception sensible du monde, émotionnellement brillants, ce sont des rêveurs et des voyageurs.

Difficile de dire qui achète plus. Et les étrangers, et les Russes. Probablement plutôt les Russes, bien que de nombreux étrangers les admirent, mais le processus d'acquisition est plus complexe pour eux.

Vous créez non seulement sur les toiles, mais vous transférez vos œuvres sur le tissu et la porcelaine. Vous préférez créer une œuvre sachant qu’elle devient une décoration inividuelle de l’intérieur ou bien complète les objets du metier d'art et devient une décoration du vêtement?

Quand je travaille sur une peinture, je ne pense jamais à l'avance si je peux l'utiliser quelque part. Les peintures elles-mêmes, chacune séparément, m'ont inspiré l'idée de créer la porcelaine ou la soie. Par exemple, l’idée avec la porcelaine est née en rêve. J'ai rêvé d'une porcelaine avec une peinture précise, exposée dans la vitrine d'un des meilleurs hôtels de Paris. Quand je me suis réveillée, je n'ai pas compris immédiatement si c’était réel ou si ce n'était qu'un rêve, et seulement après quelques minutes, j'ai trouvé cette idée de génie. Les robes en soie aves mes œuvres est une décision originale de mettre en évidence l’individualité. Je les mets avec un grand plaisir et les gens y reconnaissent tout de suite mes tableaux. Mes peintures se laissent voir bien sur les foulards en soie.

Avez-vous déjà créé vous-même des pigments?  

Avant, la création des pigments a été utilisée par les artistes principalement pour créer des peintures à l’huile. Je ne travaille qu’avec l’aquarelle de Saint-Pétersbourg qui donne la possibilité de mélanger les couleurs pour créer vos propres nuances. Je n’utilise pas de couleurs pures. Dans la nature il n’existe pas de couleur blanche et noire – c’est le résultat du mélange d’autres couleurs. En ouvrant une nouvelle boîte de peinture je retire immédiatement ces deux couleurs. Par exemple, si sur les peintures avec l’hiver russe vous voyez de la neige ou bien un bouquet de marguerites, savez que la couleur blanche n’a pas été utilisée. Les aquarelles européennes sont ennuyeuses, car elles vous offrent une grande nombre de variations de n’importe quelle couleur (par exemple, cinq nuances de violet). Et où laisser la place à la création, supposons, du lilas ? En effet, peindre un tableau – c’est la vision et la création des nuances.

Quel slogan publicitaire conviendra à vos toiles?  

«La vie est belle».

En quoi consiste l’exclusivité de vos œuvres en comparaison d’autres aquarelles ?

Style, manière de peindre, grand format et personnalité. Dans la série de paysages l’effet décoratif devient de second rang. Ici c’est l’humeur qui règne, étant une partie intégrante du paysage à l'aquarelle. Il faut ressentir sa particularité qui donne aux œuvres de l’accent unique. La quintessence de ma sensation présente quelques œuvres presque abstraites, reposant entièrement sur des accords chromatiques. 

Source: www.1artchannel.com
Art Channel, 2015